Autour de L’Abolition de l’esclavage de Marcel Gromaire
14 mars — 20 septembre 2020
Au cœur de la rétrospective Marcel Gromaire, la salle de contextualisation historique sera dédiée à un focus sur L’Abolition de l’esclavage qui célèbre tout à la fois les décisions républicaines de l’An II et de 1848, autour des figures exemplaires de Victor Schoelcher et de Marianne.
Grâce aux dessins préparatoires offerts au musée par le fils de l’artiste en 2001 et aux prêts consentis par la Bibliothèque nationale de France (pour le carnet d’esquisses) et le Fonds municipal d’art contemporain de la ville de Paris (pour le modello), sera retracée la genèse de cette composition humaniste, depuis la commande de l’État (en 1949, dans le cadre des célébrations du centenaire de 1848, pour la salle des séances de l’Assemblée de l’Union française au château de Versailles), jusqu’à son dépôt en 1991 par le Centre national des arts plastiques à Roubaix (où ses dimensions décident de la largeur du hall d’entrée du nouveau musée inauguré en 2001). Sera également évoqué le périple de ce décor, compliqué par l’actualité de la décolonisation de l’empire français : d’abord provisoirement présentée à Versailles, l’œuvre est exposée en 1954 dans les salles du musée national d’Art moderne au palais de Tokyo avant d’orner, de 1958 à 1970, le palais d’Iéna et de rejoindre enfin les réserves de l’État.
Il s’agit d’un nouveau défi (une surface peinte de 40 mètres carrés devant être visible à 30 mètres) pour le peintre qui écrit : « Je travaille toujours dur dans mon hangar à ma grande machine. Je serai content […] [de] savoir si j’ai réussi à vivifier la peinture officielle ; que Delacroix me protège !»
Commissariat Bruno Gaudichon et Alice Massé
La scénographie est réalisée grâce au généreux concours des peintures Couleurs de Tollens.
Légende :
Marcel Gromaire, L’Abolition de l’esclavage, 1950
Huile sur toile marouflée sur bois. Commande de l’État ; Dépôt du Centre national des arts plastiques en 1991.
Photo : A. Loubry © ADAGP, Paris, 2019