Eugène Dodeigne : une rétrospective II
Exposition du 12 octobre 2024 au 12 janvier 2025
Avec près de 200 œuvres, souvent inédites ou rarement montrées, issues des collections publiques et privées, cette première rétrospective consacrée à l’œuvre d’Eugène Dodeigne se propose de faire redécouvrir un acteur essentiel de la scène artistique française de la seconde moitié du XXe siècle. Organisée une première fois en 2020 à La Piscine, l’exposition n’avait pu ouvrir ses portes au public à cause de la pandémie. Remontée exceptionnellement cet automne, avec une présentation repensée pour l’occasion et de nouveaux prêts, cette rétrospective est l’occasion unique de découvrir un portrait renouvelé de l’artiste, en reconsidérant son œuvre dans toute sa richesse.
Né en Belgique en 1923, Dodeigne est rapidement naturalisé français alors que ses parents s’installent dans le Nord. Né sous le signe de la pierre, il est l’héritier d’une famille de tailleurs de pierre originaires de la région de Soignies. Ayant appris le métier dès l’âge de 13 ans auprès de son père marbrier, il manifeste des prédispositions, repérées à l’école des Beaux-Arts de Tourcoing puis à celle de Paris, qui le mènent au métier d’artiste. Il est rapidement soutenu à la fin des années 1940 par les grands collectionneurs régionaux, comme Jean Masurel et Philippe Leclercq. Représenté par les galeries roubaisiennes Dujardin et Renar, c’est à la galerie Marcel Evrard qu’il connaît ses premières expositions personnelles en 1952 et 1955. À partir de cette période, les expositions s’enchaînent et les oeuvres de Dodeigne sont plébiscitées à Paris, mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne.
L’exposition vise à réévaluer certaines idées hâtives sur un artiste dont l’omniprésence dans l’espace public semble avoir gommé la complexité. Tailleur de pierres bleues – ces fameuses pierres de Soignies, ses « pierres d’éternité » – mais aussi de pierres d’Euville, de pierres volcaniques et de calcaires ; artisan et promoteur de la pierre éclatée, mais aussi amoureux de la pierre polie ; sculpteur de pierre mais aussi de bois, modeleur ainsi que bronzier ; sculpteur mais aussi dessinateur, peintre et graveur, architecte-bâtisseur et créateur de mobilier, photographe enfin, Dodeigne déroute. Tout à la fois éminemment classique que ce soit par sa filiation avec la sculpture médiévale ou celle de Rodin, Bourdelle, Zadkine ou Brâncuși, par son désir de continuer à ériger des statues et son attachement à la figure humaine, par son goût pour le travail enfin. Il est en même temps farouchement indépendant, suivant une voie singulière au sein de laquelle les œuvres procèdent tant de la nature que de l’artifice. Liées à leur environnement, les œuvres de Dodeigne portent la trace visible du geste et de l’outil car, comme il l’affirme, « la sculpture, d’abord, c’est abstrait. Ce sont des rapports de formes, des passages de lumière. » L’exposition retracera le parcours de celui qui, sa vie durant, pose la question du rapport de l’œuvre à l’espace, des plâtres et bois primitivistes des débuts aux réalisations monumentales conçues pour le plein air, la lumière et le vent.
Tout à la fois l’un des plus grands sculpteurs de la seconde moitié du XXe siècle et l’un des moins connus dans son pays, Dodeigne est longtemps resté incompris des institutions françaises. Avec cet hommage, il s’agit de souligner combien l’apport de Dodeigne, cet homme du Nord, à l’art inscrit dans un territoire inspirateur, s’impose aujourd’hui.
Commissariat scientifique : Germain Hirselj, historien de l’art
Commissariat : Bruno Gaudichon, conservateur en chef honoraire, Alice Massé, puis Adèle Taillefait, conservatrice des collections Beaux-Arts à La Piscine – Musée d’art et d’industrie André Diligent
Scénographie : Cédric Guerlus – Going Design
Le catalogue publié aux Editions Invenit, dirigé par Germain Hirselj et qui a reçu en 2021 le prestigieux prix du Festival International du Livre d’Art, va pour l’occasion reparaître dans une nouvelle édition revue et augmentée.
La scénographie est réalisée grâce au généreux concoursdes peintures Tollens.
Légende : Roger Catherineau (1925-1962), « L’Enfant » et « La Femme » (Eugène Dodeigne, 1953) dans le jardin de la maison des Bois blancs (détail). Vers 1954. Photographie. Archives Dodeigne.
Autour de l’exposition :
Vernissage le vendredi 11 octobre 2024 à partir de 18h.
WEEK-END FAMILIAL – Sam. 23 et dim. 24 nov. 2024
- Animations – de 14h à 17h30
Pas de réservation. Dans la limite des places disponibles. - Visites guidées – à partir de 13h30
L’inscription se fait à l’accueil du musée 30 minutes avant le départ de la visite.
Tarif gratuit pour les moins de 18 ans et pour l’adulte (une personne) qui accompagne un enfant pour l’accès à l’exposition temporaire, à la visite commentée et aux animation
LES ADULTES
- Visites guidées pour individuels – Chaque samedi de 16h15 à 17h15 pendant la durée de l’exposition
- Visites guidées pour groupes (20 personnes maximum)
- Visites guidées pour les enseignants – Sam. 12 oct. 2024 à 14h30 ou Mer. 16 oct. 2024 à 14h30
Durée : 1h30, Réservation obligatoire - « La surprenante du vendredi » – Ven. 15 nov. 2024 à 18h30
- « Papoter sans faim » – Mar. 19 nov. 2024 à 12h30
LES JEUNES PUBLICS
En individuel
- LES ATELIERS DU MERCREDI Du 11 sept. au 18 déc. 2024 de 13h45 à 17h
- Luttes émotionnelles – 7 à 12 ans
- De chair et de fibres – 7 à 13 ans
- LES ATELIERS DES VACANCES – Du 31 déc. 2024 au 03 janv. 2025 (uniquement sur 3 jours) de 14h à 17h. p.81
- Vers l’essence du mouvement – 4 à 6 ans et 7 à 12 ans
En groupe
- ANIMATIONS JEUNES PUBLICS – Jusqu’au 12 jan. 2025
Les ateliers sont préalablement accompagnés d’une sensibilisation par les œuvres.- Petit combat (à partir du CE1)
- PARCOURS PROMENE-CARNET – Niveau collège lycée
Une formule de visite différente au cours de laquelle les jeunes s’expriment et livrent leurs impressions par écrit et par dessin