Marc ALBERGHINA, La langue, 2015
Marc ALBERGHINA (Laval, 1959 – )
Plasticien, sculpteur, céramiste, Marc Alberghina est devenu depuis quelques années une figure incontournable de la céramique contemporaine, présent dans des musées aussi réputés que le musée des Arts Décoratifs de Paris, le MAD de New-York ou le Keramis de la Louvière.
Vivant et travaillant à Vallauris, l’artiste construit avec élégance et puissance un oeuvre critique juste, sans concession, autour de la céramique « mercantile et kitsch » de cette cité de la poterie.
Il se sert de sa parfaite connaissance et de sa pratique remarquable de l’art de la terre pour interroger notre conscience sur l’état du monde, nous confronter à une certaine idée de la vie et de la mort, à la désespérance d’une époque, à la déchéance inéluctable du corps. Nourri de références picturales, Canis Lingua est une oeuvre assurément classique par sa forme et sa technique, mais plus étonnement elle l’est aussi par son sujet : la représentation itérative et fascinée du corps humain dans l’histoire universelle des Arts. Mais il joue (ou se joue) également de la sémiologie liée au mot : langue.
Comme l’écrit avec justesse Yves Peltier dans le catalogue Canis Lingua : « Les propositions de Marc Alberghina, éloignées de tout académisme et d’une élégance rare, sont servies par une maîtrise des techniques céramiques remarquable. Ce sont des oeuvres aux références souvent provocatrices et libertaires, un art qui a vocation à nous oxygéner un peu dans un monde où la langue devient, trop souvent, le véhicule d’une morale collective volontiers « petite bourgeoise » et dangereusement populiste. Une morale collective qui asphyxie, insidieusement,
la beauté « aristocratique » de l’éthique individuelle. »
L’oeuvre acquise grâce à la Société des Amis du Musée a reçu le premier prix lors du Salon Contraste de Roubaix en mars 2015.
Légende:
Marc Alberghina (Né en 1959)
Canis Lingua, 2015
H. 39 ; D. 62 cm.
Terre de faïence blanche chamottée, modelée et émaillée dans les tons de rose, de blanc et de rouge, plat rond estampé en biscuit de terre blanche.
Don de la Société des Amis du Musée d’Art et d’Industrie de Roubaix en 2015.
Photo : Alain Leprince