Baptême du feu pour le plan de sauvegarde des biens culturels au musée La Piscine
Comment mettre en sécurité les œuvres du musée ? Lesquelles sauver en priorité ? Quels matériels utiliser pour le décrochage d’un tableau ? Comment protéger une lourde sculpture ?
Lundi 28 septembre 2020, La Piscine a testé en conditions réelles son nouveau plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC) lors d’un exercice de sécurité inédit et de grande ampleur. Ce travail pionnier dans la région a été l’occasion pour le musée et le Service Départemental d’Incendie et de Secours du Nord (SDIS 59) de mettre au point une nouvelle procédure de mise en sécurité des œuvres et de tester la réactivité de leurs équipes.
Le but d’un PSBC est clair : faciliter le sauvetage des œuvres et limiter au maximum les pertes en préparant une réponse raisonnée et organisée en amont de tout sinistre.
Si les récents incendies très médiatisés de Notre-Dame de Paris ou du musée national de Rio ont remis cette question sur le devant de la scène, le besoin de préparer la sauvegarde des collections n’est pas une idée nouvelle. Déjà mentionnée dans le plan ORSEC du code de la sécurité intérieure, la sauvegarde des biens culturels est une des priorités majeures du ministère de la Culture depuis 2016.
Dès 2017, un groupe de travail a été constitué par les musées de la métropole lilloise (La Piscine de Roubaix, Le LAM de Villeneuve-d’Ascq, Le Palais des Beaux-Arts de Lille et le MUBA Eugène Leroy de Tourcoing) et les services du SDIS 59. Piloté par Mathieu De Ny, responsable sécurité au musée La Piscine, et le SDIS 59, le projet prend alors la forme d’une mutualisation des procédures et des moyens grâce à la conception de documents opérationnels et à l’acquisition du matériel nécessaire à faciliter l’intervention des services de secours dans ces musées.
Après avoir identifié les risques spécifiques à chaque infrastructure et à chaque collection, des documents opérationnels destinés aux services de secours ont été rédigés par Ludovic Quérin, dans le cadre d’un stage de fin d’étude, selon une trame commune à tous les établissements.
Les fiches « Réflexes » dirigent les sapeurs-pompiers dans les espaces tandis que les fiches « Sauvegarde des œuvres » donnent de manière synthétique les informations nécessaires à l’identification des œuvres à sauver en priorité et précisent la procédure de décrochage et d’extraction de l’œuvre.
En cas de sinistre dans l’un des établissements, des réserves de matériels spécifiques dédiés à l’application du plan ont été constituées dans chaque musée, grâce à un soutien important de la DRAC Hauts-de-France, afin de permettre une réponse rapide des secours et un éventuel renfort de matériel.
Après la mise en place d’un premier PSBC à la cathédrale Notre-Dame de La Treille de Lille fin 2019, La Piscine est le premier musée à lancer la rédaction d’un plan de sauvegarde de grande envergure. D’abord limité aux musées voisins, le projet a aujourd’hui une ambition départementale voire régionale avec pour objectif une uniformisation des documents et des techniques dans toutes les institutions culturelles hébergeant des collections.
Légende :
Photos prises lors de l’exercice du lundi 28 septembre
Les œuvres manipulées sont des reproductions réalisées pour l’occasion